Sédir (Yvon Le Loup)

Portrait d'Yvon Le Loup, dit Sédir1

Yvon LE LOUP (2 janvier 1871 - 3 février 1926), dit Sédir ou Paul Sédir, était un mystique chrétien français. Il fut l'un des plus proches collaborateurs de Papus.

« Sédir a vécu ce qu'il a enseigné ; il a donné lui-même, dans la plus profonde simplicité, l'exemple des vertus dont il faisait resplendir la lumière aux regards de ses auditeurs et de ses lecteurs. En lui la parole et l'action ont formé une magnifique unité ; il a été, dans toute la vérité et toute la grandeur de ce mot, un serviteur du Christ. »2

Biographie

La jeunesse de Sédir (1871-1889)

Né le 2 janvier 1871 à Dinan, en Bretagne, Sédir passa la plus grande partie de son enfance à Paris.

Sédir, l'occultiste (1889-1897)

Sédir se passionna très tôt pour l'occultisme.

« Il y avait environ deux ans que Sédir étudiait l'ésotérisme par ses propres moyens, sans autre guide que la lumière intérieure, sans autres adjuvants que son intelligence, sa faculté d'observation, sa puissance de travail et les livres que son budget, plus que modeste, lui permettait d'acquérir. C'est alors qu'il décida de se mettre en rapport avec ceux qui représentaient à Paris le courant d'idées dont il avait, seul, abordé l'étude. »3

La rencontre de Papus

Sédir avait 18 ans lorsqu'il rencontra pour la première fois Papus, fin 1889.

« Je me trouvais, un soir, dans la fameuse boutique de la rue de Trévise4 où régnait le bon Chamuel, quand se présenta un tout jeune homme, mince et lent, qui déclara à brûle-pourpoint : - Voilà ! Je veux faire de l'occultisme. A l'aspect gauche et non dégrossi de l'arrivant, je ne pus m'empêcher de rire. La suite me montra combien j'avais tort. Papus qui savait utiliser les hommes, ne rit pas, il dit : - C'est très bien, mon garçon. Venez chez moi dimanche matin. Et ce dimanche-là, Papus confia au néophyte le soin de tenir en ordre la précieuse bibliothèque qu'il se constituait. Ainsi débuta dans les hautes études le jeune gars breton qui se nommait Yvon Leloup. »5

Le nomen "Sédir"

A l'instar de la plupart des occultistes de la fin du XIXème siècle, Yvon Le Loup se choisit un nomen ésotérique : il opta pour "Sédir", anagramme de Désir et nom de l'un des personnages d'un ouvrage de Louis-Claude de Saint-Martin, Le Crocodile6.

Le bras droit de Papus

Sédir devint l'un des plus proches collaborateurs de Papus.

Le premier mariage de Sédir

« Le 13 juin 1899 Sédir avait épousé Alice, Estelle Perret-Gentil, qui était née le 5 septembre 1867 aux envions de La Chaux-de-Fonds, épouse exemplaire, lumière qui s'effaçait volontairement, qui fut pour lui la compagne la plus parfaite. Elle devait mourir dix ans plus tard. »7

De l'occultisme au mysticisme (1897-1909)

Alors qu'il étudiait l'ésotérisme depuis une dizaine d'années, Sédir fit une rencontre qui allait bouleverser sa vie. Il décrivit quelques années plus tard cette rencontre décisive en ces termes :

« Des rabbins m'ont communiqué des clavicules jamais écrites ; trois alchimistes m'ont fait assister à leurs Grands-Œuvres ; des soufis, des bouddhistes, des taoïstes m'ont fait sentir, durant de longues veillées, l'esprit de leurs maîtres respectifs ; un brahmane m'a laissé copier ses tables de mantrams ; tel Yoghi m'a accompagné sur la route invisible qu'il suivait lui-même. Mais tout ce que ces hommes admirables m'ont appris, m'est apparu, un soir, après une certaine rencontre, comme la fumée légère qui monte au crépuscule de la terre surchauffée. »8

La rencontre de Monsieur Philippe

La rencontre dont fait mention Sédir est celle de Monsieur Philippe, qu'il rencontra pour la première fois en juillet 1897, à la Gare de Lyon à Paris :

« C'est sur le quai de la gare de Lyon, à Paris, qu'un dimanche de juillet 1897, conduit par Papus, Sédir rencontra pour la première fois celui qu'il nomma "Andréas" dans son roman Initiations et que Papus avait surnommé "le Père des pauvres" dans un article consacré à son Maître spirituel. La rencontre fut très brève, car le train allait partir, et Sédir put seulement échanger quelques mots avec cet homme. Mais Sédir le vit d'autres fois à Paris et fit plusieurs séjours auprès de lui - soit à Lyon où, secondé par Jean Chapas, il recevait de nombreux affligés qui repartaient guéris et réconfortés, - soit dans sa maison de l'Arbresle où se réunissaient ses fidèles disciples : outre Jean Chapas, Marc Haven, Alfred Haehl, etc. »9

Les rencontres ultérieures

Sédir eut l'occasion de revoir à plusieurs reprises Monsieur Philippe dans les années qui ont suivi.

La mort d'Alice

« La Mort d'Alice Le Loup, survenue le 23 avril 1909, précipita l'orientation de la vie d'apostolat de Sédir. Il quitta la Banque de France. Ses amis le pressaient de prendre la tête d'un mouvement spiritualiste. Mais Sédir n'était pas un constructeur. De même qu'on chercherait en vain dans son œuvre une doctrine, un enseignement systématique, de même il n'a jamais voulu organiser sa vie, son activité ; il n'a voulu qu'obéir aux circonstances, instruments de la volonté de Dieu. On lui a demandé de faire des conférences ; il en a fait. On lui a demandé d'éditer ses conférences ; il les a éditées. Puis on lui a demandé de grouper les bonnes volontés qui s'étaient réunies autour de lui ; il les a rassemblées. »10

Sédir, le mystique (1909-1926)

« Sédir était très rapidement devenu un maître dans le cénacle dont Papus était l'animateur. Membre du suprême conseil de l'ordre kabbalistique de la Rose+Croix rénové par Guaita, membre du suprême conseil de l'ordre martiniste, docteur en kabbale, etc. Mais un jour il délaissa tous ces titres, il abandonna tous ces trésors de sagesse, il se retira d'au moins vingt fraternités plus ou moins secrètes pour ne plus faire désormais que suivre et servir le Christ. »11

Les Amis de Sédir

Les Amitiés Spirituelles

Association chrétienne libre et charitable, déclarée en 1920 selon la loi du 1er juillet 1901.

La mort de Sédir (1926)

Bibliographie

Une page spécifique est consacrée à la bibliographie complète des ouvrages de Sédir. De nombreux ouvrages sont téléchargeables.

Principaux ouvrages de Sédir

  • Conférences sur l’Évangile (volume 1), Beaudelot, 1908
  • Conférences sur l’Évangile (volume 2), Beaudelot, 1909
  • Histoire des Rose-Croix, Librairie du XXème siècle, 1910
  • Conférences sur l’Évangile (volume 3), Beaudelot, 1911
  • Les Forces Mystiques et la Conduite de la vie, Beaudelot, 1912
  • L'Enfance du Christ, Beaudelot, 1914
  • Le Sermon sur la Montagne, Bibliothèque des Amitiés Spirituelles, 1921
  • Quelques Amis de Dieu, Bibliothèque des Amitiés Spirituelles, 1923
  • Initiations, Bibliothèque des Amitiés Spirituelles, 1924
  • Méditations pour chaque semaine, Bibliothèque des Amitiés Spirituelles, 1925
  • Les Guérisons du Christ, Bibliothèque des Amitiés Spirituelles, 1926
  • Le Royaume de Dieu, Bibliothèque des Amitiés Spirituelles, 1926
  • Le Couronnement de l'Œuvre, Bibliothèque des Amitiés Spirituelles, 1926

Principales collaborations à des revues

  • L'Initiation (1890-1910)
  • Le Voile d'Isis (1891-1898 et 1910-1913)
  • Les Amis de Sédir (1913-1926)
  • Les Amitiés Spirituelles (1919-1926)

Liens

Notes

  1. Source : Fragments, Bibliothèque des Amitiés Spirituelles, 1954
  2. BESSON Emile et CAMIS Max, Sédir - Vie et Œuvre, Amitiés Spirituelles, 1981, pages 12 et 13
  3. BESSON Emile et CAMIS Max, Sédir - Vie et Œuvre, Amitiés Spirituelles, 1981, pages 14 et 15
  4. La Librairie du Merveilleux
  5. MICHELET Victor-Emile, Les Compagnons de la Hiérophanie - Souvenirs du mouvement hermétiste à la fin du XIXe siècle, Collection Belisane, 1977, page 95
  6. SAINT-MARTIN Louis Claude (de), Le Crocodile, ou la guerre du bien et du mal, Librairie du Cercle Social, 1798
  7. BESSON Emile et CAMIS Max, Sédir - Vie et Œuvre, Amitiés Spirituelles, 1981, page 24
  8. SÉDIR, in L’Écho du Merveilleux, n°331, 15 octobre 1910, page 398 [Télécharger - Source : Gallica]
  9. BESSON Emile et CAMIS Max, Sédir - Vie et Œuvre, Amitiés Spirituelles, 1981, page 31
  10. BESSON Emile et CAMIS Max, Sédir - Vie et Œuvre, Amitiés Spirituelles, 1981, page 34
  11. BESSON Emile, cité in ENCAUSSE Philippe, Papus - Le "Balzac de l'Occultisme", Belfond, 1979, page 43