Philippe de Lyon (Nizier Anthelme Philippe)

Anthelme Nizier PHILIPPE (25 avril 1849 - 2 août 1905), dit Monsieur Philippe ou Maître Philippe, était un thaumaturge et un homme de Dieu français, vivant à Lyon. Prédécesseur de Raspoutine à la Cour du Tsar Nicolas II, il fut considéré par Papus comme son Maître Spirituel.

« Dans les rues de la ville qu’il habite, on le voit passer humble entre les humbles ; aussi les pauvres gens seuls le bénissent et le connaissent. Cet ouvrier qui le salue avec respect lui doit sa jambe qu’on allait couper et qui fut guérie en une heure ; cette femme du peuple qui accourt à son passage, vînt le trouver alors que son enfant râlait et le maître dit : "Femme, vous êtes plus riche, de par votre dévouement incessant et votre courage devant les épreuves que les riches de la terre ; allez, votre enfant est guéri." Et rentrée chez elle, la mère constate le miracle qui déconcerte et irrite les médecins. Cette famille d’artisans courut à lui alors que depuis dix-huit heures leur fille unique était morte, il vint et devant dix témoins, la morte sourit et ouvrit de nouveau les yeux à la lumière. Demandez à tous ces gens, le nom de cet homme, ils vous diront : C’est le Père des Pauvres. »1

De gauche à droite : Papus, Marc Haven, Monsieur Philippe, Sédir et Rosabis

Paroles de Monsieur Philippe

Monsieur Philippe n'a jamais cherché à formaliser un quelconque enseignement.

« Les propos choisis sont nécessairement fragmentaires, et nul ne saurait prétendre qu'ils constituent "l'enseignement de M. Philippe" ; car jamais il n'a exposé une doctrine élaborée suivant nos habitudes intellectuelles. Il a souvent dit que nos connaissances ne sont que des images et notre mental un miroir, en ajoutant : "Celui qui aimerait son prochain comme lui-même saurait tout". »2

Monsieur Philippe n'a rien écrit.

« Plusieurs fidèles auditeurs, désireux de conserver le plus possible des enseignements de M. Philippe, prenaient des notes aux séances ou bien écrivaient aussitôt rentrés chez eux ce qu'ils avaient retenu des paroles du Maître, et ce qu'ils avaient vu. Ses familiers notaient de même ses entretiens et les événements de sa vie. »3

Les séances

Monsieur Philippe recevait chaque jour, au 35 rue Tête d'Or à Lyon, de nombreux malades, mais également des auditeurs venus l'écouter parler.

« Pour ceux qui n’ont pas assisté aux séances du Maître, il est difficile de se faire une idée du recueillement qui existait pendant celles-ci. Lorsque la foule avait pénétré la salle (pouvant contenir 120 personnes environ), le Maître frappait trois coups à la porte et entrait en au milieu d’un profond silence. Il parlait ensuite à chaque personne présente, et ordonnait aux boiteux de marcher après la prière mentale qu’il faisait lorsque toute l’assemblée était debout. Puis il répondait aux questions qui lui étaient posées, et nous enseignait la parole de Dieu sans jamais choquer par ses paroles la susceptibilité ou la croyance des personnes qui assistaient aux séances. Il y avait quelquefois trois séances successives, mais les malades avaient toujours la priorité. Malgré le bon ordre qui existait, c’était à qui pourrait pénétrer dans la salle pour assister à la première séance, dans la crainte de ne pouvoir entendre la parole du Maître qui parfois ne tenait que la première séance ; dans ce cas c’était M. Chapas qui tenait les séances suivantes. C’était d’une voix claire et bien timbrée que le Maître nous parlait, et nous admirions tous la facilité inexprimable avec laquelle il nous enseignait l’Évangile. Il était surtout familier avec les déshérités et les pauvres de ce monde, et c’est avec bonté qu’il répondait aux questions de ceux qui l’approchaient. »4

Les préceptes de Monsieur Philippe

Dans son ouvrage « Le Livre de la Chance » Papus a résumé les préceptes enseignés par Monsieur Philippe :

  • « Faire ce qui coûte avant ce qui plaît.
  • Vivre le présent et ne pas douter de l’assistance du Ciel pour l’avenir.
  • Ne pas juger les autres et ne pas dire du mal des absents.
  • Ne pas se croire meilleur que d’autres. L’occasion seule a souvent manqué pour que nous fassions comme eux.
  • Empêcher autant que possible qu’on dise devant vous du mal d’un absent.
  • Partager avec ceux qui en ont besoin son aide morale, son temps et son superflu, sans espoir de retour.
  • Pardonner à ses ennemis et ne jamais attaquer le premier devant la justice, même si l’on croit avoir raison. »5.

Portraits de Monsieur Philippe

Bibliographie

  • CAILLET Serge, Monsieur Philippe, "l’Ami de Dieu", Dervy, 2000
  • ENCAUSSE Philippe, Le Maître Philippe, de Lyon - Thaumaturge et "Homme de Dieu", Editions Traditionnelles, 2003
  • HAEHL Alfred, Vie et paroles du Maître Philippe, Dervy, 2009
  • LAURENT Claude, Mes Souvenirs - Guérisons et Enseignements de Maître Philippe, Le Mercure Dauphinois, 2009

Liens

Notes

  1. PAPUS, Traité Élémentaire de Science Occulte, Chamuel, 1898, page 391
  2. HAEHL Alfred, Vie et paroles du Maître Philippe, Dervy, 2009, page 14
  3. HAEHL Alfred, Vie et paroles du Maître Philippe, Dervy, 2009, page 13
  4. LAURENT Claude, Mes Souvenirs - Guérisons et Enseignements de Maître Philippe, Le Mercure Dauphinois, 2009, pages 120 et 121
  5. PAPUS, Le Livre de la chance, Librairie des publications populaires, 1908, pages 135 et 136 [Télécharger - Source : Gallica]