Hommage à Papus, 22 octobre 2023

Allocution prononcée par Emilio et Antonin, au cimetière du Père Lachaise, devant la tombe de Papus1 et de la famille Encausse, le dimanche 22 octobre 2023, lors de la cérémonie organisée par l’association « Le Cercle des Amis de Papus ».

Antonin et Emilio, le dimanche 22 octobre 2023

Hommage à Papus - Emilio

Aujourd'hui, 107ème anniversaire de la désincarnation de Gérard Encausse-Papus, je vais vous parler de sa rencontre avec le thaumaturge lyonnais Nizier Philippe, dit le maître Philippe.

Dans les années 1890, Papus a trouvé en Monsieur Philippe le maître de bonté et le père spirituel qu'il avait jusqu'alors cherché.

Son fils, le Dr Philippe Encausse écrit dans son livre Maître Philippe :

« Il m'a appris à essayer d'être bon : il m'a enseigné la tolérance envers tous et pour les défauts d'autrui ; la nécessité de ne pas dire du mal, la confiance absolue en le Père, la pitié pour la douleur d'autrui ; enfin, il nous a montré qu'on ne pouvait évoluer qu'en partageant les souffrances des autres, et non en s'enfermant dans une tour d'ivoire avec la crainte de perdre sa pureté et sa sagesse. Voilà pourquoi j'essaye de remuer un peu l'Humanité, de répandre autour de moi quelques idées qui ne proviennent pas de mon cerveau et de propager les deux grandes vertus qui nous viennent du Ciel : la Bonté et la Tolérance. »

A son tour, le Dr Philippe Encausse, fils de Papus, a partagé le même amour et le même enthousiasme, dont témoigne son livre intitulé Maître Philippe de Lyon, thaumaturge et homme de Dieu.

Nous allons associer aujourd'hui, dans un hommage commun, Gérard et Philippe Encausse, le père et le fils, l'un et l'autre à l'école de ce Monsieur Philippe en qui ils avaient reconnu le Maître Philippe.

Papus rend un dernier hommage, au Maître Philippe à la fois en tant que disciple et ami dans son livre La Réincarnation :

« Il est sur la terre des êtres exceptionnels qui viennent ici comme le Sauveur est descendu aux enfers, c'est à dire librement et sans n'avoir plus rien à payer : ce sont des envoyés…

Pendant le cours de notre existence terrestre, nous avons eu le bonheur de connaître un de ses êtres, et de le faire connaître à quelques-uns de nos amis… Il a, hélas ! quitté la terre il y a quelques années et ne communique plus avec ses pauvres amis et élèves qu'à travers les voiles de l'Au-delà. »

En 1904, Papus écrivait à Maître Philippe :

« Chaque fois que je suis passé quelque part, on vous a aimé et honoré; chaque fois qu'on est venu vers vous à la suite de mon enthousiasme, on vous a un peu mieux compris et donc davantage aimé. »

Emilio

Hommage à Papus - Antonin

Je vais laisser la parole à celui qui repose ici :

« Un steamer est lancé sur l'immense Océan et vogue vers le but assigné par le terme du voyage.

Tout ce que contient le steamer est emporté en avant.

Et cependant chacun est libre d’organiser sa cabine comme il lui plaît. Chacun est libre de monter sur le pont contempler l’infini ou de descendre à fond de cale. Le progrès en avant s’effectue chaque jour pour la masse totale ; mais chaque individualité est libre d’agir à sa guise dans le cercle d’action qui lui est dévolu en partage.

Toutes les classes sociales sont là sur ce navire, depuis le pauvre émigrant, qui couche tout habillé dans un sac, jusqu’au riche yankee, qui occupe une bonne cabine.

Et la vitesse est la même pour tous, riches, pauvres, grands et petits, tous aboutiront en même temps au terme du voyage.

Une machine inconsciente fonctionnant d’après des lois strictes meut le système tout entier.

Une force aveugle (la vapeur) canalisée dans des tubes et des organes de métal générée par un facteur spécial (la chaleur) anime la machine tout entière.

Une volonté, dominant et la machine organique et l’ensemble des passagers, gouverne tout : le capitaine.

Indifférent à l’action particulière de chaque passager, le capitaine, les yeux fixés sur le but à atteindre, la main à la barre, conduit l’immense organisme vers le terme du voyage, donnant ses ordres à l’armée des intelligences qui lui obéissent.

Le Capitaine ne commande pas directement l’hélice qui meut le steamer, il n’a d’action immédiate que sur le gouvernail.

Ainsi l’Univers peut être comparé à un immense steamer dont ce que nous appelons Dieu tient le gouvernail ; la Nature est la machinerie synthétisée dans l’hélice qui fait marcher tout le système aveuglément d’après des lois strictes, et les humains sont les Passagers.

Le Progrès existe, général, pour tout le système, mais chaque être humain est absolument libre dans le cercle de sa fatalité. »

Un des Amis de Papus, Sédir, peut nous aider à mieux comprendre ce qui se joue aujourd'hui. En 1916, alors que la Guerre fait rage en Europe, il nous dit, dans son ouvrage La Guerre actuelle du point de vue mystique :

« Il faut le redire et le crier, même contre l’évidence apparente : Dieu est bon, le Père seul est bon. Devant la mort des êtres chers, devant la ruine, l’incendie, les tortures, la tentation surgit d’accuser Dieu ; et plusieurs succombent à cette tentation.

Mais souvenons-nous des vérités évidentes ; rappelons le simple bon sens que l’horreur des catastrophes déconcerte. S’il n’y avait pas de haine entre individus, il n’y aurait pas de haine entre familles. S’il n’y avait pas de haine entre les familles, il n’y aurait pas de haine entre les peuples. »

La parole, toujours vivante malgré le siècle s'est écoulé, est rendue à Papus :

« L'homme est le seul créateur et le seul juge de sa destinée. Il est libre d’agir à sa guise dans le cercle de la fatalité, autant qu’un voyageur peut, dans un train ou un steamer, agir comme il lui plait dans sa cabine ou dans son compartiment. Dieu ne peut pas plus être rendu complice des fautes humaines que le chef de train ou le capitaine du steamer ne sont responsables des fantaisies des voyageurs qu’ils conduisent en avant. »

La Fatalité, la Volonté et la Providence : les trois Forces qui gouvernent le Monde.

Lorsque j'ai pris la parole ici-même, il y a cinq ans, je disais : « Je ne remercierai jamais assez Emilio de m’avoir fait l’honneur de prendre la parole aujourd’hui, l’année de mes 42 ans, devant mon fils. »

En ce jour, c'est la Providence que je remercie : merci d'avoir mis Maria et Emilio sur mon chemin. Il n'y a pas de hasard, pas de coïncidence. Nous ne sommes pas seuls.

Antonin

Notes

  1. Pour trouver la tombe de Papus au Père Lachaise : descendre au métro Gambetta et entrer par la porte Gambetta (avenue du Père Lachaise). Une fois la porte franchie tourner à gauche et suivre la grande allée. A l'intersection des 89ème et 93ème divisions tourner à droite et remonter l'allée centrale en comptant 32 tombes (à main gauche). Passer entre la 32ème tombe (famille Aubert) et la 33ème (famille Beauvais), suivre la petite allée et l'on trouvera la tombe de Papus, à main droite, à la 38ème tombe.