Hommage à Papus, 25 octobre 1953

Compte-rendu de l'hommage à Papus du 25 octobre 1953, paru dans L'Initiation, numéro 6 de 19531.

Hommage à Papus

Sous l'égide des « Amis spirituels » une grande manifestation du souvenir a été organisée, le 25 octobre dernier, à Paris, à l'occasion du 37ème anniversaire de la mort physique de Papus (25 octobre 1916).

Une très nombreuse assistance se pressait dans la grande salle du Musée social, 5, rue Las Cases, assistance qui rendit un émouvant hommage à celui qui se dévoua sans compter pour ses semblables et qui œuvra de si magistrale manière en faveur du spiritualisme en général et de l’Occultisme en particulier.

Philippe Encausse, G.A. Richard, Robert Ambelain et Henri Regnault prirent successivement la parole et retracèrent quelques étapes de la vie de Papus, après que Mme Mireille Kermor et Raoul Chabrol (président-fondateur des « Amis Spirituels ») eurent, eux aussi, salué la mémoire du Maître trop tôt enlevé à l’affection des siens et de ses disciples. Madame Mireille Kermor eut la délicate et bien touchante pensée de nous dire les vers qu’elle avait écrits spécialement pour rendre hommage à Papus et que nous reproduisons à nouveau ci-après :

A notre époque où tout arrive,
Où plus rien n’est mystérieux,
Il se peut que sur notre rive
On rencontre parfois des dieux…
Il est des hommes qu’ils inspirent,
Papus nous semble de ceux-là…
Quelques incrédules me diront :
« Vous croyez en ce "sorcier"-là
Pour éclairer votre lanterne ?
Nous craignons fort, en vérité,
Que ce magicien moderne
La laisse en pleine obscurité ! »
Grand apôtre de l’Occultisme,
Ce « docteur Faust », sans nul effort,
Eminent maître en hermétisme,
Clairement, précisa mon sort,
La légende en a fait un mage,
Un personnage de roman,
Il se révèle en son image,
Carabin plus que nécroman.
Père français, mère espagnole,
A la Corogne il vit le jour,
Mais Paris fut sa bonne Ecole
Et la France son cher séjour.
Médecin aux vues éclectiques,
Ne dédaignait de recourir
Aux rebouteux, à leurs pratiques,
Aux secrets de l’art de guérir.
Il franchissait – dit-on – l’espace
Grâce au don d’ubiquité.
En même temps, à mainte place,
De lui, que n’a-t-on raconté !…
Voyageur, parcourant le Monde
Il s’intéressait aux progrès
De la Science si féconde
Voulant en franchir les degrés.
Il compulsait les vieux grimoires
Avec patience et passion,
Publiant précieux mémoires
Propres à l’Initiation.
C’était un érudit, un sage,
Doué d’un psychique pouvoir…
Pendant la guerre, avec courage,
Bravement, remplit son devoir…
Sa mystique n’était pas fausse,
Elle a conquis droit de cité
Au bon docteur Papus-Encausse,
Assurant la célébrité.

Mireille Kermor

De nombreux Martinistes étaient présents tant « Membres associés » que « Supérieurs Inconnus » et beaucoup d’entre-eux étaient venus spécialement de province (Seine-et-Marne, Haute-Garonne, Gironde, Saône-et-Loire, Savoie, Doubs, Marne). Le docteur René Wibaux, Grand-Maître d’honneur de l’Ordre Martiniste, présidait la séance. Parmi les personnalités qui, absentes de Paris ou souffrantes, s’excusèrent de ne pouvoir participer directement au pieux hommage ainsi rendu à la mémoire de Papus, il y a lieu de citer le docteur Jean Vinchon, Louis Gastin, Louis Marchand, Loiselle, O.D.V. Guillonnet, André Theuriet, André Bastien, Ubaldo Triaca, Eliane Brault, Jean Chaboseau, P.C. Jagot, Emile Ehlers, André Adélus, Henri Dangles, Henri Durville, Francis Coucheroux, Reginald Hoares, Franz Wittemans, Sentenac, Maître Georges Hazan, René Raymond.

Des Martinistes étrangers (Brésil, Italie, Espagne, Belgique, Autriche, Canada, Angleterre, Portugal, Etats-Unis d’Amérique, Suisse) avaient tenu à envoyer un message particulier pour s’associer par le cœur et la pensée à l’hommage posthume ainsi rendu au créateur de l’Ordre Martiniste, au disciple d’Eliphas Lévi, de Saint-Yves d’Alveydre et, plus tard, de Monsieur Philippe, le « Maître spirituel », le thaumaturge, le fidèle servant de N.S. Jésus-Christ…

Notes

  1. L'Initiation, numéro 6 de 1953, pages 314 et 315 [Télécharger - Source : L'Initiation]