Papus, par Philippe Encausse

Ce portrait de Papus (non daté) a été rédigé par son fils, Philippe Encausse, dans un feuillet annexé à la revue L'Initiation.

Dr. Gérard Encausse (13 juillet 1865 - 25 octobre 1916)

Né le 13 juillet 1865, à la Corogne (Espagne), d’un père français et d’une mère originaire de Valladolid (Espagne), Gérard Encausse vit son enfance s’épanouir sur la Butte, dans ce grand Paris que ses parents vinrent habiter en 1869.

Il fit d’excellentes études secondaires, s’inscrivit à la Faculté de Médecine, fut bientôt externe des hôpitaux et délaissa l’Internat pour se consacrer aux sciences... hermétiques !

A partir de cette époque, il signa de son pseudonyme : « Papus » (le médecin de la première heure), la plupart de ses ouvrages. Il prit ce pseudonyme dans le « Nuctaméron » d’Apollonius de Thyane.

Doué d’une activité prodigieuse, fort expert en l’art difficile de la déduction, il fut un vulgarisateur dans l’âme et un savant.

La liste complète de ses publications comporte à elle seule 260 titres sans compter les traductions étrangères dont le nombre dépasse la centaine...

Médecin-chef d’une ambulance pendant la grande tourmente, Papus se consacra entièrement à ses chers blessés... Mais épuisé par un labeur considérable venant se surajouter à une activité de plus de trente-trois années, son corps physique ne put résister...

Le Dr. Encausse contracta la tuberculose. Il fut nommé à Tours, puis à Paris, où malheureusement un séjour comme médecin dans une usine de gaz asphyxiants lui fut néfaste. Jusqu’au bout il était donc victime de son dévouement. C’est le 25 octobre 1916 que son corps, surmené, lui refusa tout service...

Sur sa tombe, le grand mystique Sédir prononça un discours dont nous sommes heureux de citer le passage suivant.1

« Je trahis peut-être ici les secrets d’une amitié dont je m’honore infiniment ; mais il me semble juste qu’au couronnement de cette carrière si remplie, une voix dise tout haut ce que tant de reconnaissances murmurent tout bas. L’érudit, le philosophe aux splendides intuitions, le propagandiste puissant, le conférencier applaudi, le voyant, le thérapeute habile, tous ces aspects admirables s’unissaient en la personne de cet homme de bien dont la dépouille, dès maintenant vénérable, est confiée aujourd’hui à notre Mère commune.

« Imitons cet initiateur qui voulut n’être qu’un ami pour nous et qui fut assez fort pour cacher ses douleurs et ses misères sous un perpétuel sourire.

« Séchons nos larmes ; elles le retiendraient dans les ombres. Et réjouissons-nous, comme lui-même se réjouit depuis trois jours de revoir enfin face à face le tout puissant Thérapeute, l’authentique Pasteur des âmes, l’Ami éternel et bien-Aimé dont il fut le fidèle servant ».

Ph. E.

Source

Feuillet (non daté) annexé à la revue L'Initiation (nouvelle série).

Notes

  1. Extrait du discours prononcé par Sédir le 28 octobre 1916, lors de l'inhumation de Papus.